Témoignage
Je ne raconterai pas.
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L’image, c’est une chose. La parole en est une autre. D’ailleurs, j’aime que ma photographie parle d’elle-même, sans mots.
J’ai le sentiment que raconter casse l’anonymat.
Je n’ai pas envie que l’on sache dans quel état d’esprit je me trouvais, ni pourquoi, ni ce que j’ai tiré de cette expérience, ni même si je l’ai vécu comme une expérience.
Je veux que les gens regardent l’œuvre pour ce qu’elle est, qu’ils se posent des questions, qu’ils me voient comme ils ont envie de me voir, en me prêtant toutes sortes de sentiments et de pensées.
Lorsque la séance a pris fin, j’ai moi-même pris du recul : je ne prêtais pas tant attention au modèle représenté qu’à l’œuvre photographique elle-même et ce qui s’en dégageait.
Les œuvres, pour être belles, doivent pouvoir l’être en dehors d’un contexte et d’une histoire, ou alors seulement ceux que tout un chacun est libre de lui prêter, d’imaginer.
Voilà pourquoi je ne raconterai pas.