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CHARLELIE eau secours baumann

Eau Secours

Eau Secours

par Arnaud Baumann

Chaque goutte qui glisse sur la peau narre une histoire unique

Quelques mots sur Eau Secours

EAU SECOURS

L’eau, berceau de la vie, miroir originel de l’humanité, dévoile sa poésie dans la collection « Eau Secours » d’Arnaud Baumann. Chaque goutte qui glisse sur la peau narre une histoire unique, capturée avec sensibilité par le photographe de renom.

Dans cette exploration artistique, Baumann nous convie à une introspection sur notre lien avec l’eau et la nature. Ces tirages argentiques subliment le détail, l’expression, l’émotion. Sous la douche, moment de vulnérabilité et de sincérité, les visages se dévoilent, les personnalités émergent, et les récits se murmurent silencieusement. Ce contact intime avec l’eau suscite une gamme de réactions, de la surprise à la méditation, de l’extase à la mélancolie.

Plus que de simples photographies, ces images sont des œuvres d’art, signées et numérotées par l’artiste. Arnaud Baumann, avec son œil de documentariste et son cœur d’humaniste, saisit des moments éphémères de vérité. Ses modèles, qu’ils soient artistes, écrivains, scientifiques ou inconnus, nous livrent une part de leur intimité, offrant un kaléidoscope de la société en quête de réponses existentielles.

Les tirages de qualité sur papier métallisé, où l’eau apparaît comme des perles ou des éclats de cristal précieux, captivent le regard et invitent à la contemplation.

Chaque portrait renoue avec l’essence même de la vie.

Jacques-Prince Okoko baumann eau secours
reiser carnet d'adresses arnaud baumann

Carnet d’adresses

Carnet d'adresses

par Arnaud Baumann

Un voyage brut à travers la quête de liberté

Quelques mots sur Carnet d'adresses

CARNET D’ADRESSES

La photographie, comme toute forme d’art, est une quête de quelque chose. De soi ? De vérité ?
Recherche de provocation ?

Il y a vingt-cinq ans, la génération libérée d’après 68 pouvait goûter bien des plaisirs sans trop craindre la sanction du chômage, pas encore celle du sida et moins qu’aujourd’hui celle des extrémismes idéologiques et religieux.

Dans les année 80, la chute imminente du Mur de Berlin et une Europe en marche, allaient abolir quelques frontières, ces misères archaïques installées entre les peuples… Nous vivions dans l’espoir d’un monde meilleur. Plus libre.

Ma soif de liberté, associée à une recherche identitaire, me conduisit à faire poser, dans le plus simple appareil et détaché de toute considération esthétique, mes amis et relations.
« Carnet d’Adresses » (éd. du DTV), recueil de portraits nus, célèbres et inconnus, clamait la vérité du regard, sans complexe ni complaisance.

Alors que l’entente européenne peine à subsister, d’autres menaces, climatiques ou conflictuelles, viennent assombrir l’horizon.

À cela s’ajoute le retour de la morale étriquée de nos aînés.

Ma quête de vérité toujours vitale, me conduit à risquer de choquer en montrant ce travail personnel, débridé mais assumé, œuvres sans concession de mes jeunes années de photographe.

Arnaud Baumann, Paris 2024

Autoportrait et ma coiffeuse Katia carnet d'adresses arnaud
Alain Bashung by Arnaud Baumann

★ ICONIC PORTRAITS ★

★ ICONIC PORTRAITS ★

ARNAUD BAUMANN

« sa grande réussite, sa signature stylistique, c’est le portrait heureux. »

ICONIC PORTRAITS :
Le Who’s Who d’Arnaud Baumann

Le Who’s Who est l’annuaire des gens censés peser dans la vie d’un pays. La première édition anglaise date de 1849, la française de 1953. Celle d’Arnaud Baumann, plus récente, plus fraîche, plus déboutonnée, a commencé dans les années 80, lorsque, jeune photographe, il s’est mis à cadrer dans son viseur des gens qui comptaient, en particulier pour lui. Par exemple l’escouade libertaire du journal Hara-Kiri, dont il reste un esprit, une œuvre perturbatrice et mal élevée, un héritage, une descendance, une tragédie – la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015 – et un livre-bible, Dans le ventre de Hara Kiri (Éd. La Martinière, 2015), échographie tumultueuse réalisée par Arnaud Baumann avec son alter ego de longue date, le photographe Xavier Lambours. La différence entre le Who’s Who ordinaire et le sien, c’est que dans le sien ce sont les textes qui sont brefs et secondaires, et les photos qui sont grandes et qui importent.

Si l’une de ses prédilections d’artiste est le portrait, son exercice favori, son originalité, sa grande réussite, sa signature stylistique, c’est le portrait heureux. Pour une large part, Iconic portraits est une exposition – et un livre de collection (limité à 100 exempl.) – sur l’espièglerie et sur l’ironie, sur l’euphorie et sur la joie, sur l’humour, la plaisanterie, la malice et l’autodérision, qui est à la dérision ce que l’autocritique est à la critique : un progrès. Plus qu’un Who’s Who, c’est une galerie de tableaux-cabrioles, de mimiques à l’exagéré, de pasquinades, comme on disait dans Victor Hugo, qui s’étend de la fin du xxᵉ siècle jusqu’au début du xxiᵉ, en attendant la suite, parce qu’un siècle, c’est long. Plus encore qu’un annuaire, c’est une sorte de Légende dorée en images, laïque, profane, allégrement païenne, si on met de côté l’abbé Pierre, Julien Green et quelques têtes émérites. Plus, même, qu’une légende dorée, c’est à tous égards un dictionnaire multicolore de biographies écrites au film argentique, du Leica à la chambre Polaroïd. Les nostalgiques y verront le répertoire affectueux, drolatique, effervescent, dionysiaque, parfois sulfureux – mais ce souffre sent bon l’humanité –, d’une foule de milieux et de périodes qui font une démographie des préférences, une sociologie sélective et, en somme, l’inventaire choisi d’un mémorialiste multiplié dans quinze mondes.

Au bout du compte, on y trouve des dizaines de vieilles connaissances qui ont accompagné, sur les écrans, sur les scènes, dans les journaux, les livres, les galeries d’art et les musées, le roulement de nos âges successifs, et qui sont un peu comme des parents que nous aurons connus, sinon dans le monde, du moins dans le spectacle du monde, fantasmagorie de substitution où nous vivons sans doute davantage que dans la réalité. Et si quantité de ces familiers de loin ont disparu, la plupart, au moment de ces portraits, sont les incarnations de cette espèce de bonheur d’être et de vitalité de groupe ou de couple qui rayonne de l’image quand le bonheur d’être et la vitalité des sujets sont redoublés par ceux du portraitiste. Les portraits d’un photographe, en effet, sont aussi le portrait du photographe, et chacun d’eux, quand le sujet, le photographe et le portrait sont à la hauteur, fait un tout supérieur à la somme des parties.

L’atmosphère, précisément, est à la fête, repos de la vie laborieuse. Mais il faut de temps en temps se reposer du repos, moins dans la besogne que dans la gravité, l’inquiétude, le danger. C’est ce qui se produit ici, sans que le photographe ne s’écarte beaucoup de ce baroque mesuré ni de ce naturel juvénile qu’il fait circuler de la première de ses images jusqu’à la dernière.

Ainsi Emil Cioran, rencogné dans sa mansarde du Quartier latin, figure de pâte défaite, levée vers une lucarne qu’il voudrait ouvrir, ou fermer. Chevelure épaisse comme l’angoisse. Mine de vieil enfant maltraité, accablé, giflé par la méchante lumière rectangulaire d’un Ciel où s’est installé sans vergogne le démiurge persécuteur des gnostiques. Photogénie des inconsolables. Ne cherchez pas de meilleure illustration du mysticisme déçu, vous n’en trouverez pas.

Ainsi Bashung. Ce doigt de cigogne sur ses lèvres. Ce doigt de la finesse à l’ongle écarlate. Ce doigt qui n’est pas le sien mais qui lui va si bien… Celui de sa part féminine, puisqu’il paraît qu’il faut faire des parts, comme pour les gâteaux ? D’une reine de cœur ? D’une adoratrice ? De la pudeur ? De la délicatesse ? De la mélancolie ? De la mort ? Louis XIII, roi secret, meurt avec un geste ou dans une pose identiques, mais c’était son index personnel. Silences des compliqués. Trouvailles des imaginatifs.

Ainsi cet « Autoportrait à l’essence C », où le photographe, en incendié volontaire, se met en scène et paie de sa personne. Le prix aurait pu être exorbitant, mais au fond c’est moins un portrait à l’essence que le portrait d’une essence, d’une ontologie, d’une façon d’être, voleuse de feu, chaleureuse, allumée, risque-tout, pourtant pas cinglée. Cette flamme qui court c’est Prométhée en réduction, déchaîné, non sur son rocher des confins de la terre mais dans le Val d’Oise, au bord de la piscine-extincteur du dessinateur Siné.

Baumann, à propos de son portrait de Philippe Soupault âgé, surchargé de quatre-vingt-douze ans de souvenirs et comme effaré, lui le surréaliste, d’avoir passé tout une existence dans un réel qui n’est éventuellement qu’une fumée : « Se déshabiller ça peut être aussi montrer ses rides, le temps qui passe. Pouvoir accepter la mort (…) Un portrait est réussi, je crois, quand il atteint cette dimension-là. La mise à nu. »

La question est : la mise à nu de quoi, exactement ?

La réponse est dans Jean Paulhan : « Les gens gagnent à être connus. Ils y gagnent en mystère. » C’est ce qu’il y a de bien avec les êtres humains : s’il peut arriver que vous perciez le mystère qu’ils sont d’abord, vous tomberez de toute façon sur l’énigme qu’ils sont ensuite. So, who’s who ?

Et qu’est-ce que Iconic Portraits, sinon une concentration, un carambolage de rébus révélateurs, comme toute véritable exposition de portraits ? Mais une concentration et un carambolage revigorants, car si jamais aucune exposition ni aucun livre des vivants n’ont été aussi vivants, jamais aucune exposition ni aucun livre des morts n’ont été aussi gais, agités, bigarrés, variables, énergiques, décalés, fantasques et inventifs.

Michel Wichegrod 2024 

« Ce doigt de cigogne sur ses lèvres. Ce doigt de la finesse à l’ongle écarlate. Ce doigt qui n’est pas le sien mais qui lui va si bien… »

Michel Wichegrod

★ ICONIC PORTRAITS ★

Tirages originaux signés et numérotés par Arnaud Baumann - Edition de 26 exemplaires tous formats confondus.

Le Palace

Le Palace

par Arnaud Baumann

« Une période d’insouciance, de beauté née du mélange, des genres comme des ambiances »

Quelques mots sur le Palace

"Des oeuvres réalisées lors de soirées mémorables au Palace, qui font désormais partie du patrimoine photographique et témoignent d’une réalité révolue et inimitable"

LE PALACE

Avril 1978, le Palace ouvre ses portes. A l’image du célèbre Studio 54 de New York, cette incontournable boîte de nuit parisienne, marque son époque bien au-delà de ses murs et reste, encore aujourd’hui, le symbole de la jouissance, de la liberté et de l’insouciance.

Ses soirées, sans compromis, rassemblent, aux côtés des stars françaises et internationales du monde de la musique, de la mode ou du cinéma, des quidam qui viennent faire la fête sans tabous et sans limites. Un melting-pot rythmé aux sons du plaisir, de l’ivresse et de la désinhibition fait de ce lieu l’un des piliers de l’emergence de la culture gay.

Marqueuses d’une époque et d’une vision insouciante de la vie, l’extravagance et la liberté des fêtes du Palace ne seront jamais égalées.

 

 

LES OEUVRES D’ARNAUD BAUMANN

Le célèbre portraitiste Arnaud Baumann, y fait ses premières armes. Pendant cinq ans, il déambule au milieu des explosions de vie et de plaisir pour nous proposer une vision unique : une photographie documentaire et plasticienne dont les poses longues font virevolter les lasers colorés et nous transportent au cœur de la fête. Ses images, authentiques et décomplexées, font jaillir en nous l’envie de renouer avec la légèreté de l’époque, de pouvoir être libre.

Rares sont les photographies du Palace en couleur. Arnaud Baumann les rend d’autant plus vivantes et attirantes par son regard original. Tel un peintre, il utilise son appareil photo comme un pinceau et restitue sur ses images, l’ambiance colorée au laser, des nuits intenses de la célèbre boîte de nuit parisienne.

Prises sur pellicule Kodachrome il y a près d’un demi-siècle, ces images tirées sur papier argentique archival métallique sont dors et déjà devenues des Vintages. Entre photographies plasticiennes et documents d’archive, elles sont encore accessibles mais inévitablement destinées à prendre de la valeur.

Les photographies d’Arnaud Baumann constitue un authentique témoignage de l’histoire des arts, de la danse et de la pop-culture au travers de la parenthèse exaltante offerte par Le Palace.

Joie débordante

LE PALACE

Avril 1978, le Palace ouvre ses portes. A l’image du célèbre Studio 54 de New York, cette incontournable boîte de nuit parisienne, marque son époque bien au-delà de ses murs et reste, encore aujourd’hui, le symbole de la jouissance, de la liberté et de l’insouciance.

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Monsieur Pipi au naturel

« Il ne reproduit pas la réalité ; il ne capture pas le réel ; il la pense et il le voit. »

Pacôme Thiellement, essayiste

LE PALACE

1978–1983 – Tirages argentiques sur papier métallique, limités à 20 exemplaires tous formats confondus

Ils en parlent...

Les années PALACE

PAR CHRISTIAN CAUJOLLE

…C’était l’époque où Claude Nougaro chantait « Sur l’écran noir de mes nuits blanches Moi je me fais du cinéma Sans pognon et sans caméra ». Rue du Faubourg Montmartre on l’écoutait alors moins que Grace Jones que l’on avait vue arriver depuis les airs pour se poser sur la scène du Palace, vêtue et redessinée par Jean-Paul Goude.

Moment fondateur, fabuleux, comme d’autres, tant d’autres. C’était entre 1978 et 1983, aux plus « belles heures » de cet ancien théâtre devenu, par la touche magique de Fabrice Emaer qui nous avait amenés – avec Thierry Le Luron, Alice Sapritch ou Yves Mourousi et beaucoup d’autres – de son Sept de la rue Saint Anne vers cet immense espace, une période d’insouciance, de beauté née du mélange, des genres comme des ambiances.

En fait, personne ne s’y faisait vraiment du cinéma, si ce n’est lors de nuits réinventant la tradition des bals masqués ou déguisés, mais chacun, avec des doses d’ego plus ou moins flamboyantes était lui-même. Certainement parce que Jenny Bel’Air et Sylvie Grumbach, à la fois en raison de l’humeur du moment et avec un sens inné – parfois fortement injuste – du dosage pouvaient refuser l’entrée à une personnalité en vue qui rageait de voir trois petits beurs se glisser souplement vers l’intérieur. Il y avait là nombre d’anonymes et beaucoup de célébrités, celles de la mode, Kenzo aussi bien qu’Yves Saint-Laurent, Karl Lagerfeld, Claude Montana ou Jean-Charles de Castelbajac, qui croisaient Roland Barthes bien souvent présent, Amanda Lear et nombre d’artistes.

Au sous-sol, au Privilège décoré par Gérard Garouste sur recommandation d’Andrée Putman, on dînait et on croisait pratiquement tous les soirs les petites stars -mineures- du Palace : Christian Louboutin, Eva Ionesco et Vincent Darré. Pour l’avoir fait découvrir à Robert Mapplethorpe – pourtant habitué du Studio 54 à New York – et pour avoir vu comment la séduction opérait sur un bon connaisseur des fêtes qui nous y ramena plus tard avec Lisa Lyon, je me dis encore aujourd’hui qu’il y avait une inexplicable magie dans ce lieu dont « La vie en rose » réinterprétée par Grace Jones était devenu l’hymne.

Mannequins et jet set, graphistes, jeunes écrivains et journalistes – à commencer par Alain Pacadis qui en avait fait « son » lieu et lui réservait une place à part dans sa chronique dans Libération – ont raconté tout cela, et bien mieux que je ne saurais le faire. Ils ont également fait la liste de toutes et tous ceux qui « comptaient » dans le Paris d’alors et qui se donnaient rendez-vous là. Des photographes, nombreux, ont constitué une mémoire de ces années Palace comme il faut bien les nommer. Ces années qui furent d’abord des nuits et qui pouvaient nous mener directement, parfois, de cet immense navire nocturne jusqu’au bureau pour la conférence de rédaction du matin ont été amplement photographiées. Mais elles l’ont surtout été – et parfois très bien – en noir et blanc. Et il est vrai que ce n’est pas sans une certaine nostalgie que nous revoyons aujourd’hui certaines de ces images, certains de ces visages alors familiers, maintenant perdus de vue pour beaucoup, disparus pour trop d’entre elles et eux…

Extrait de la préface pour le livre FÊTE AU PALACE Éditions CDP 2022

Regard sur le PALACE depuis 1983

PAR ALAIN PACADIs

Lorsqu’en 1978, Fabrice Emaer eut l’idée d’ouvrir la plus grande boite d’Europe, rue du Faubourg Montmartre, nous ne savions pas encore que nos vies allaient ainsi prendre un nouveau tournant.

Les premières années du Palace virent,dans une débauche de musique, de fun et de costumes somptueux une série de fêtes baroques qui resteront comme les diamants illuminant la couronne des princes de la nuit.

De la fête vénitienne de Karl Lagerfeld au mariage de Paloma Picasso, le Palace devint le lieu de rencontre privilégié de la jet-society, mais on pouvait aussi y croiser des jeunes issus des banlieue, attirés par tant de clinquants et de paillettes. I.e Palace était un écrin prestigieux décoré par Gérard Garouste, le plus grand peintre post-moderne, où les modes se succédaient à une cadence infernale : Punk et After-Punk, New Romantism, Cold Wave, Nouveau Thermidorien, Novö, Post-Moderm, After Junk, etc Les grands couturiers venaient, accompagnés de mannequins portant les plus belles robes de la collection, les Rock’n Roll Stars déambulaient entre deux concerts, les vedettes se regardaient vivre, épiées par des photographes avides de scoop.

 

Pendant des années, sous les lasers multicolores, les bals costumés se succédèrent : une marquise moustachue dansait avec un gitan défoncé au poppers, les culturistes côtoyaient les travelos, les BCBG en smoking se mêlaient aux punks; le Palace était un extraordinaire melting-pot où la nuit, tout, absolument tout, pouvait arriver. Le Palace est arrivé à un moment charnière : après les errances babas ou gauchistes, en pleine explosion punk, à une période où une certaine jeunesse redécouvrait le plaisir : le Fun. On y buvait des cocktails raffinés jusqu’au petit matin, en dansant sur des rythmes infernaux. Chaque soirée, nous trouvions une nouvelle danse ou une nouvelle mode. Dans ce temple de l’esthétisme, les maquillages des divas coulaient sur les torses velus des gays nouvellement libérés. Un jour par semaine, c’étaient les blacks qui envahissaient la piste de danse de ce Haarlem moderne, un autre, c’étaient les homosexuels, mais toujours la mayonnaise prenait. Après la mort de Fabrice Emaer, le Palace ne s’est pas arrêté, une nouvelle direction continue d’y faire régner la fête, mais je garderais toujours une nostalgie pour cette période où nous commencions à apprendre à faire la fête.

 

A cette époque, Arnaud Baumann hantait les nuits du Palace, armé d’un appareil photo.

 

Il prenait des clichés où se mêlaient poésie et esthétisme, il ne s’arrêtait pas sur les stars, comme les autres, mais prenait le night-club comme un lieu habité par de nouveaux modes de vie, de nouvelles moeurs. Il fit une série de photos avec passion, mais une fois terminé, il n’eut pas envie de montrer son travail. Maintenant, ces clichés ont pris un coup de vieux, en se bonifiant comme du bon vin, il est temps de les ressortir des cartons et de les exposer. Oui, nous avons vécu une époque merveilleuse.