L’accélération de l’histoire, le désir d’une beauté inaltérable, la quête d’éternité, l’inlassable aspiration à une Terre Promise, la pulsion autodestructrice, la virtualisation du monde et l’impérieuse nécessité de la modernité : tout cela nous invite à porter un regard attentif sur les Métamorphoses qui affectent l’humanité.

Pour la première fois, l’Homme a atteint les limites de ses innovations. Avec Hiroshima, il a fait surgir la perspective d’un anéantissement total. Depuis, il est entré dans un monde qui lui échappe complètement. Pris dans les rouages d’une machine infernale, il est devenu l’esclave de ses propres créations.

Gérard Rancinan suit le fil de l’histoire de l’art, établit des passerelles avec les artistes classiques et s’approprie des thèmes universels pour raconter son époque et ses grands bouleversements. Sur un « Raft of Illusion », les esclaves d’autrefois sont devenus des migrants sans emploi, prêts à risquer leur vie pour l’attrait ambigu de rivages lointains. Dans « The Big Supper », le chef-d’œuvre ascétique de Léonard se mue en une orgie de nourriture bon marché et haute en couleur, tandis que l’hôte méprisant préfère une cuisine plus organique.

En posant une série de questions éthiques, Caroline Gaudriault, co-autrice de la série et Gérard Rancinan en appellent à notre conscience. « Metamorphoses » est une provocation, un appel à la réflexion.