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DETAILS DE L'OEUVRE

Édition de cette œuvre
Edition de 26 exemplaires - tous formats confondus | 10 XS, 7 S, 5M, 3 L et un exemplaire unique en XL

Type de tirage
Tirage argentique sur papier satiné

Signature
Sur le verso.

Certificat d'authenticité
Oui, inclus par la galerie.

Année de création
1974 - 2012

Artiste
Arnaud Baumann

Collection
★ ICONIC PORTRAITS ★

L’enfance de Werner Herzog dans un village isolé de Bavière, dépourvu de cinéma, de télévision et de téléphone, ne laissait guère présager la carrière artistique prolifique et variée qui l’attendait. Avec des études initiales en histoire et littérature, Herzog, attiré par le monde du cinéma, travailla de nuit comme soudeur pour financer son premier court métrage, “Herakles”, un projet qu’il entreprit à l’âge de 19 ans. L’année 1968 marqua le début de sa carrière de réalisateur avec “Signes de vie”, qui remporta un Prix spécial au Festival de Berlin.

Cependant, c’est la sortie en 1972 de “Aguirre, la colère de Dieu” qui propulsa Herzog au rang de cinéaste international de renom. Malgré les défis rencontrés lors de la production, notamment des relations tendues avec l’acteur Klaus Kinski, Herzog devint une figure majeure du cinéma allemand, aux côtés de contemporains tels que Volker Schlöndorff et Rainer Werner Fassbinder. “Aguirre” reçut le Prix du syndicat de la critique française et une nomination aux César, établissant Herzog comme un cinéaste influent.

Des œuvres ultérieures comme “Même les nains ont commencé petit” (1970), “Stroszek” (1977), “Woyzeck” (1979) et “Nosferatu, fantôme de la nuit” (1979) illustrent le style narratif distinctif de Herzog. Les années 1980 le virent explorer diverses régions du monde pour créer des films tels que “Fitzcarraldo” (1982) au Pérou et “Cobra Verde” (1987) en Colombie et au Ghana.

Passant aux documentaires dans les années 1990, les œuvres notables de Herzog incluent “Ennemis intimes” (1999), un portrait de sa relation tumultueuse avec Klaus Kinski. Le drame “Invincible” (2000), se déroulant dans un cabaret berlinois pendant le Troisième Reich, marqua une autre étape de sa carrière.

Au-delà du cinéma, le documentaire “Grizzly Man” en 2005 et ses œuvres ultérieures dévoilèrent la passion d’Herzog pour la capture de vastes paysages et d’expériences humaines uniques. Son retour à la fiction avec “Rescue Dawn” (2006) et ses apparitions dans des films tels que “Mister Lonely” témoignent de sa polyvalence. En 2008, une rétrospective au Centre Pompidou célébra le parcours cinématographique de Herzog, mettant en vedette son dernier documentaire “Rencontres au bout du monde” (2007), nominé pour un Oscar dans la catégorie du Meilleur documentaire.

★ ICONIC PORTRAITS ★

★ ICONIC PORTRAITS ★

Le Who’s Who est l’annuaire des gens censés peser dans la vie d’un pays. La première édition anglaise date de 1849, la française de 1953. Celle d’Arnaud Baumann, plus récente, plus fraîche, plus déboutonnée, a commencé dans les années 80, lorsque, jeune photographe, il s’est mis à cadrer dans son viseur des gens qui comptaient, en particulier pour lui. Par exemple l’escouade libertaire du journal Hara-Kiri, dont il reste un esprit, une œuvre perturbatrice et mal élevée, un héritage, une descendance, une tragédie – la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015 – et un livre-bible, Dans le ventre de Hara Kiri (Éd. La Martinière, 2015), échographie tumultueuse réalisée par Arnaud Baumann avec son alter ego de longue date, le photographe Xavier Lambours. La différence entre le Who’s Who ordinaire et le sien, c’est que dans le sien ce sont les textes qui sont brefs et secondaires, et les photos qui sont grandes et qui importent.

Si l’une de ses prédilections d’artiste est le portrait, son exercice favori, son originalité, sa grande réussite, sa signature stylistique, c’est le portrait heureux. Pour une large part, Iconic portraits est une exposition – et un livre de collection (limité à 100 exempl.) – sur l’espièglerie et sur l’ironie, sur l’euphorie et sur la joie, sur l’humour, la plaisanterie, la malice et l’autodérision, qui est à la dérision ce que l’autocritique est à la critique : un progrès. Plus qu’un Who’s Who, c’est une galerie de tableaux-cabrioles, de mimiques à l’exagéré, de pasquinades, comme on disait dans Victor Hugo, qui s’étend de la fin du xxᵉ siècle jusqu’au début du xxiᵉ, en attendant la suite, parce qu’un siècle, c’est long. Plus encore qu’un annuaire, c’est une sorte de Légende dorée en images, laïque, profane, allégrement païenne, si on met de côté l’abbé Pierre, Julien Green et quelques têtes émérites. Plus, même, qu’une légende dorée, c’est à tous égards un dictionnaire multicolore de biographies écrites au film argentique, du Leica à la chambre Polaroïd. Les nostalgiques y verront le répertoire affectueux, drolatique, effervescent, dionysiaque, parfois sulfureux – mais ce souffre sent bon l’humanité –, d’une foule de milieux et de périodes qui font une démographie des préférences, une sociologie sélective et, en somme, l’inventaire choisi d’un mémorialiste multiplié dans quinze mondes.

Au bout du compte, on y trouve des dizaines de vieilles connaissances qui ont accompagné, sur les écrans, sur les scènes, dans les journaux, les livres, les galeries d’art et les musées, le roulement de nos âges successifs, et qui sont un peu comme des parents que nous aurons connus, sinon dans le monde, du moins dans le spectacle du monde, fantasmagorie de substitution où nous vivons sans doute davantage que dans la réalité. Et si quantité de ces familiers de loin ont disparu, la plupart, au moment de ces portraits, sont les incarnations de cette espèce de bonheur d’être et de vitalité de groupe ou de couple qui rayonne de l’image quand le bonheur d’être et la vitalité des sujets sont redoublés par ceux du portraitiste. Les portraits d’un photographe, en effet, sont aussi le portrait du photographe, et chacun d’eux, quand le sujet, le photographe et le portrait sont à la hauteur, fait un tout supérieur à la somme des parties.

L’atmosphère, précisément, est à la fête, repos de la vie laborieuse. Mais il faut de temps en temps se reposer du repos, moins dans la besogne que dans la gravité, l’inquiétude, le danger. C’est ce qui se produit ici, sans que le photographe ne s’écarte beaucoup de ce baroque mesuré ni de ce naturel juvénile qu’il fait circuler de la première de ses images jusqu’à la dernière.

Ainsi Emil Cioran, rencogné dans sa mansarde du Quartier latin, figure de pâte défaite, levée vers une lucarne qu’il voudrait ouvrir, ou fermer. Chevelure épaisse comme l’angoisse. Mine de vieil enfant maltraité, accablé, giflé par la méchante lumière rectangulaire d’un Ciel où s’est installé sans vergogne le démiurge persécuteur des gnostiques. Photogénie des inconsolables. Ne cherchez pas de meilleure illustration du mysticisme déçu, vous n’en trouverez pas.

Ainsi Bashung. Ce doigt de cigogne sur ses lèvres. Ce doigt de la finesse à l’ongle écarlate. Ce doigt qui n’est pas le sien mais qui lui va si bien… Celui de sa part féminine, puisqu’il paraît qu’il faut faire des parts, comme pour les gâteaux ? D’une reine de cœur ? D’une adoratrice ? De la pudeur ? De la délicatesse ? De la mélancolie ? De la mort ? Louis XIII, roi secret, meurt avec un geste ou dans une pose identiques, mais c’était son index personnel. Silences des compliqués. Trouvailles des imaginatifs.

Ainsi cet « Autoportrait à l’essence C », où le photographe, en incendié volontaire, se met en scène et paie de sa personne. Le prix aurait pu être exorbitant, mais au fond c’est moins un portrait à l’essence que le portrait d’une essence, d’une ontologie, d’une façon d’être, voleuse de feu, chaleureuse, allumée, risque-tout, pourtant pas cinglée. Cette flamme qui court c’est Prométhée en réduction, déchaîné, non sur son rocher des confins de la terre mais dans le Val d’Oise, au bord de la piscine-extincteur du dessinateur Siné.

Baumann, à propos de son portrait de Philippe Soupault âgé, surchargé de quatre-vingt-douze ans de souvenirs et comme effaré, lui le surréaliste, d’avoir passé tout une existence dans un réel qui n’est éventuellement qu’une fumée : « Se déshabiller ça peut être aussi montrer ses rides, le temps qui passe. Pouvoir accepter la mort (…) Un portrait est réussi, je crois, quand il atteint cette dimension-là. La mise à nu. »

LA QUESTION EST : LA MISE À NU DE QUOI, EXACTEMENT ?

La réponse est dans Jean Paulhan : « Les gens gagnent à être connus. Ils y gagnent en mystère. » C’est ce qu’il y a de bien avec les êtres humains : s’il peut arriver que vous perciez le mystère qu’ils sont d’abord, vous tomberez de toute façon sur l’énigme qu’ils sont ensuite. So, who’s who ?

Et qu’est-ce que Iconic Portraits, sinon une concentration, un carambolage de rébus révélateurs, comme toute véritable exposition de portraits ? Mais une concentration et un carambolage revigorants, car si jamais aucune exposition ni aucun livre des vivants n’ont été aussi vivants, jamais aucune exposition ni aucun livre des morts n’ont été aussi gais, agités, bigarrés, variables, énergiques, décalés, fantasques et inventifs.

Arnaud Baumann

Arnaud Baumann

Arnaud Baumann, photographe portraitiste et vidéaste français, naît en 1953 et laisse une empreinte indélébile dans le monde de la photographie. Sa carrière débute aux côtés du photographe Xavier Lambours, avec qui il a l’opportunité de capturer des moments uniques et intimes en photographiant les coulisses, les fous rires et les conférences de rédaction des magazines Hara Kiri et Charlie Hebdo. Cette expérience marque le début d’une carrière prometteuse.

Au fil des années, Arnaud Baumann publie des reportages dans des magazines de renom tels que Hara Kiri, Libération, Le Nouvel Observateur, Télérama, VSD, Paris Match et Géo, démontrant ainsi son talent et sa polyvalence en tant que photographe.

Durant l’une des périodes marquantes de sa carrière, de 1978 à 1983, Arnaud Baumann immortalise les soirées du Palace de Fabrice Emaer. À travers ses photographies, il capture l’essence même de ces soirées, nous plongeant dans l’atmosphère électrique et libérée d’une époque révolue.

Arnaud Baumann consacre une grande partie de sa carrière au portrait, devenant un maître dans l’art de révéler l’essence des personnalités et des acteurs de la culture. Ses portraits sont empreints d’une profondeur et d’une sensibilité, au point de capter l’âme de ses sujets.

Tout au long de sa carrière, Arnaud Baumann réinvente son style tout en restant fidèle à ce qui fait de lui un photographe générationnel. Sa pratique photographique repense les liens entre la structure de sa vision et la réalité qui l’entoure. Ses photographies sont reconnaissables par leurs cadrages précis, leurs couleurs choisies et leurs compositions toujours maîtrisées.

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