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Purity : la transcription du dessin à ligne unique en photographie

Découvrez Purity, une collection du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon

Purity, une collection qui fait partie du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, est une série d’images, représentant différentes personnes, dans leur plus simple appareil, sur un fond très simple. Un fond blanc, synonyme de pureté et d’innocence. Sur l’idée derrière la collection, sur les aspects artistiques et techniques, Idan nous en parle plus en détail.

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Tête à tête avec l’artiste Idan Wizen

Purity c’est une collection du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, une collection qui comprend 400 photographies de 400 personnes différentes, qui sont venues de poser dans le plus simple appareil, sans artifice, sans retouches, et surtout sans casting. Sans casting ça veut dire que les 400 personnes je les ai pas choisies, elles sont venues avec leur passif, leur âge, leurs morphologies différentes : ce sont, en général, pas des mannequins professionnels, loin de là. Ce sont, pour la plupart, des gens qui posent pour la première fois.

 

Avant tout, peux-tu nous parler du titre de cette collection ? 

Le titre “Purity” est venu d’une idée assez simple. Je voulais montrer que le nu n’était pas forcément diabolisé, sale, comme on le voit beaucoup dans notre société. Je voulais montrer, en fait, un nu très angélique, un nu très proche de l’authenticité du genre humain, son état naturel.

Je voulais montrer une vision du nu, qui était à l’opposition de la vision pornographique des choses, de la vision même érotisante. Je voulais montrer un nu qui était le plus sain possible, dans tous les sens du terme.

 

Pourquoi avoir pris des gens de tous les jours et pas des mannequins ? 

L’idée de prendre des gens de tous les jours, c’est une idée vraie sur l’ensemble des collections du projet Un Anonyme Nu Dans Le Salon, c’est pour plusieurs raisons : avant tout, je voulais montrer et souligner l’authenticité du genre humain, montrer sa beauté, son université, sa diversité à la fois. En prenant les mannequins, en faisant des castings sur certaines personnes, je perdais un peu de cette authenticité. Certes, j’avais des gens, peut-être plus à l’aise, quelque chose de plus facile à faire, mais c’était pas là mon propos, c’est pas ce que je voulais dire. 

Et puis, autre chose qui m’intéressait c’est de montrer qu’on pouvait être beau autrement que dans les critères, des stéréotypes de la pub, de la mode. Montrer qu’on pouvait être beau différemment, autrement. Montrer que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde, et pas dans des chiffres, des mensurations parfaites. 

 

Pourquoi un fond blanc uni avec un modèle qui se perd dedans ? 

L’idée du fond blanc était pour moi pour de souligner le côté le plus angélique possible. Je voulais avoir quelque chose de très simple, très épuré, presque quelque chose qui ferait penser au divin ou à au-delà. Avoir cette simplicité, ça me permettait de souligner le modèle, avoir ce côté très épuré, me permettait de souligner également le côté propre, le côté vertueux de chaque individu.

Ça me permettait également de jouer en cassant énormément les ombres, en faisant perdre les repères de la gravité. Ça m’a beaucoup amusé de faire les prises de vue d’en haut, d’en bas et de perdre le spectateur, les repères de sens et de gravité de la photo, une photo qu’on pouvait regarder sous différents angles, dans différents sens. On ne sait pas vraiment où était le sol à la prise de vue.   

Et puis, l’idée de faire perdre ses repères, de casser un petit peu les codes de traditionnel de la photo du nu souvent très léchée, très travaillée. Ici je voulais quelque chose qui parle de l’être dans son absolu. Donc, le casser au maximum de tous repères socio-culturels, presque physiques, qu’on peut avoir sur terre.

 

Pourquoi cet effet proche du dessin ? 

Cette idée, proche du dessin, d’avoir un corps tellement exposé, qu’il ne nous restait plus que lignes principales, c’était pour moi toujours cette idée d’exprimer cette simplicité, ce côté très épuré et puis un côté très authentique. Je pense que dans les arts classiques, principalement dans la peinture, on va toujours commencer par une esquisse, par un coup de crayon. On va faire ça généralement avant de mettre la peinture, l’application des couleurs. C’était une étape précédente. Je voulais reprendre l’étiologie de la création d’une œuvre classique et d’en laisser plus que ça, comme si ces photos pouvaient se transformer en esquisse.

 

Peux-tu nous parler de quelques œuvres en particulier ? 

La première œuvre dont j’aimerais vous parler, c’est HB1232, c’est la première œuvre de la collection Purity. Elle me plaît particulièrement, parce que c’est ce que j’avais en tête en imaginant la collection. Ce qu’il faut comprendre c’est que quand je reçois les modèles, je ne sais pas du tout à quoi ils ressemblent, je ne sais pas quel âge ils ont. Je peux deviner éventuellement leur genre par leur prénom, mais ça s’arrête là. Je n’ai absolument aucune information sur eux. 

Et puis, dans cette collection j’avais envie de parler bien sûr de pureté, mais aussi de sagesse, de sérénité. Je trouve que le modèle et la photo qu’on a réalisée ce jour-là correspondent parfaitement. C’est une photo pour moi symboliquement qui me plaît beaucoup. Je trouvais que c’était un joli hasard des choses, que ça soit lui le premier modèle de la collection.

La deuxième photo dont j’ai envie de vous parler est HB1492. C’est une photographie qui n’est pas sans rappeler l’univers de Bottero, qui est aujourd’hui à l’opposé des corps stéréotypés, parfaits. Et pourtant, je la trouve belle. Je la trouve extrêmement graphique. J’aime ses courbes, j’aime son regard qui défie le spectateur à la regarder, à la trouver belle, à s’en inspirer, à se laisser aller. D’ailleurs, vous l’avez juste ici. C’est une photo qui me parle beaucoup. 

La troisième œuvre dont j’ai envie de vous parler est HB1464. C’est une œuvre que j’aime particulièrement pour son graphisme, mais aussi pour toutes ces histoires dans lesquelles on peut se plonger, en allant regarder tous ses tatouages. C’est une photo qui est très esthétisante, j’aime beaucoup la posture de cette jeune femme, son air très defiant, mettant en garde le spectateur de la juger pour tous ses tatouages, mais c’est une oeuvre dont je pense avoir un peu moins de mérite que sur les autres, parce qu’une partie du mérite revient beaucoup aux différents tatoueurs qui ont travaillé sur son corps, qui ont transformé son corps en une oeuvre d’art à part entière. 

 

Comment aimes-tu que cette collection soit exposée ? 

 

Ce que j’aime bien voir sur la collection Purity, quand elle est exposée que ça soit en galerie, en festival, ou chez les particuliers, c’est qu’on peut les mettre de deux manières différentes : soit par une mosaïque de petites œuvres qui vont montrer la diversité de l’humanité. Montrer que chaque être est complémentaire à l’autre, et qu’on peut construire des mosaïques gigantesques avec l’association de ces images, qui rendent vraiment bien, qui font presque comme un carrelage.

Mais de l’autre côté, on peut aussi faire de grandes œuvres. Je fais aussi des tirages qui font jusqu’à 80 x 120 cm. Et là on va pouvoir souligner l’unicité de chaque être, sa beauté, son regard, ses expressions. Je trouve que ce sont des photos qui marchent aussi bien associées ensemble, qu’exposées seules.